LE TRAIN DES PIGNES
La ligne de Nice à Digne est une ligne ferroviaire à voie métrique reliant Nice (Alpes-Maritimes) à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). C'est la seule ligne encore existante de l'ancien réseau de la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France, devenu la propriété, de 1925 à 1933, de la « société des chemins de fer de Provence ». Cette ligne est aussi connue sous le nom de « train des pignes », nom que portait antérieurement la ligne Central-Var (de Nice à Meyrargues), aujourd'hui disparue.
Ligne de Nice à Digne
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Ligne de
Nice à Digne
Villes desservies Nice, Annot, Digne-les-Bains
Historique
Mise en service 1892 - 1911
Concessionnaires Cie Sud France (1888 - 1925)
CF de Provence (1925 - 1933)
Régie Ponts-et-Ch. (1933 - 1974)
CFTA (1974 - 2005)
CFSF (depuis 2005)
Caractéristiques techniques
Longueur 151 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification
Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire Région PACA
Exploitant(s) CF de Provence
Trafic Voyageurs, touristiques
LA LIGNE DU TRAIN DES PIGNES
La ligne est une voie métrique unique, longue de 151 km. Cependant malgré la voie métrique et le tracé assez dur (rayon des courbes descendant à 150m et quelques rampes à 30 pour mille), la plateforme et les ouvrages d'art ont été prévus à l'origine pour la voie normale. Ce qui fait que les CP ont un gabarit généreux pour une voie métrique. Elle comporte 16 ponts et viaducs, 15 ponts métalliques et 25 tunnels. Le plus long de ceux-ci, le tunnel de la Colle-Saint-Michel, mesure 3457 m de long. À sa sortie en direction de Digne, la ligne atteint son point culminant à 1023 mètres d'altitude.
Jusque dans les années 1980, la ligne Saint-Auban - Digne, à voie normale, permettait le raccordement au réseau national. De Nice on pouvait alors, moyennant un changement de matériel à Digne, atteindre Grenoble et Genève par voie ferrée à travers les Alpes. Cette liaison s'appelait Alpazur et les autorails du train des pignes arboraient fièrement « Nice - Genève ».
A Nice, le terminus actuel de la ligne, la gare de Nice CP, se situe à quelques centaines de mètres de la « gare du Sud », gare historique des CP, distincte de la gare SNCF. Ce bâtiment à l'architecture exceptionnelle, avec une verrière classée, provenant du pavillon de la Russie de l'exposition universelle de 1889, est actuellement laissé à l'abandon5. Jusqu'en 1939, les CP étaient raccordés au port de Nice par les voies des Tramway de Nice et du Littoral (TNL), le transit des wagons se faisant en gare de Nice-CP. Par cet itinéraire parvenait à Lingostière sur embranchement particulier le charbon destiné à l'usine thermique de la société « Énergie électrique du Littoral méditerranéen ». L'encombrement des rues de Nice fit disparaître ce service bien pittoresque.
LES CHEMINS DE FER DE PROVENCE
La société des Chemins de fer de Provence (CP) a été créée en 1925 pour se substituer à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) dans la gestion du réseau de lignes secondaires que celle-ci avait établi dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Basses-Alpes (aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence)1.
Cette société a aujourd'hui disparu, ainsi que deux des trois lignes qui composaient le réseau, mais le nom de Chemins de fer de Provence reste attaché à la ligne Nice - Digne, seule restant en activité.
Les origines : le Sud-France - Le P.L.M
En 1860, le Comté de Nice est rattaché à la France. Très vite, la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) prolonge son « artère impériale » jusqu'à Nice. Mais cette unique ligne ignore complètement l'arrière-pays et représente un détour important pour aller à Grenoble ou en Savoie. Dans le même temps, les habitants des environs de Grasse, déjà mécontents d'être séparés de leur département d'origine, se voient ignorés par la ligne, qui reste en bord de mer. Ce mécontentement rejoint celui des habitants du haut-Var, ignorés au profit de Toulon. Enfin, les autorités militaires s'inquiètent de la fragilité de cet unique accès à Nice ; une coupure de la voie en 1872 montre l'intérêt d'une autre liaison.
En 1879, le Plan Freycinet prévoit la construction de nombreuses lignes d'intérêt local, parmi lesquelles :
Digne à Draguignan, par ou près de Castellane 115 km
Draguignan à Cagnes, par Grasse 75 km
Draguignan à Mirabeau, par Barjols 96 km
Nice à Puget-Théniers 56 km.
Nice obtient en 1881 l'ajout d'une liaison de Nice à Grasse par Vence et la jonction de Puget-Théniers à Digne en remplacement de Digne - Draguignan.
En 1884, la société PLM, qui avait entrepris quelques travaux au départ de Digne, renonce à poursuivre.
La Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) est alors créée, mais les projets sont revus à la baisse. En particulier, il n'est plus question de voies à écartement normal mais de voies métriques (écartement de 1 mètre), afin de permettre la création de courbes plus serrées dans les reliefs difficiles2.
Le « réseau Sud-France » (S.F.) comprendra finalement 3 lignes principales :
de Nice à Digne par Puget-Théniers (150 km)
de Nice à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) par Grasse et Draguignan (210 km)
de Toulon à Saint-Raphaël par la côte (100 km, plus 10 km pour l'antenne Cogolin - Saint-Tropez)
soit plus de 450 kilomètres, auxquels s'ajoutèrent plusieurs antennes dans les vallées affluentes du Var, les tramways des Alpes-Maritimes (TAM).