LIsle-sur-la-Sorgue tient son nom de la Sorgue qui prend sa source quelques kilomètres en amont à Fontaine-de-Vaucluse. Celle-ci se divise en de multiples canaux qui font alors apparaitre la ville comme un groupement d'îles. Certains l'ont surnommé "Venise Comtadine" (en référence au Contat Venaisin dont l'Isle faisait partie).
Passage du canal de Carpentras et du Canal Saint-Julien.
LIsle-sur-la-Sorgue est située entre Avignon et la vallée Nord Luberon, à quelques pas de Fontaine-de-Vaucluse. L'Isle-sur-la-sorgue compte trois hameaux qui sont Saint Antoine, Petit-Palais et Velorgues.
Antiquité et Moyen Âge
Mention d'un castrum pendant l'occupation romaine (vestiges gallo-romains à Velorgues).
Aux XIIe et xiiie siècle, labbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait le prieuré Saint-Gervais, qui relevait auparavant de labbaye Saint-Gervais de Fos. Fief des comtes de Provence, puis des comtes de Toulouse, enfin du Saint-Siège (1274). La cité a été fortifiée par les papes et devint le refuge des cités voisines. Elle fut ainsi épargnée par les guerres de Religion.
Épidémies de peste en 1458, 1628, 1629 et 1721 et de choléra en 1837 et 1854.
Période moderne
Pendant la Révolution française, la commune est rattachée aux Bouches-du-Rhône en avril 1792, avant la création du département de Vaucluse, en août 1793. Des arbres de la liberté sont plantés à la place aux Grains (de lÉglise), rue de la Juiverie, au couvent des Cordeliers, devant celui des Minimes, et place aux Herbes (du marché).
Début juillet 1793, les fédéralistes insurgés entrent dans la ville et poursuivent sur Avignon. Lorsque la ville est reprise par la légion des Allobroges du commandant Doppet le 23 juillet 1793, le bourg est pillé et incendié, mais aucun massacre nest commis, les fédéralistes insurgés ayant fui pendant lassaut, avec la majorité des habitants. Les fédéralistes eurent 4 morts, les assaillants, 21 morts. Lincendie cause la destruction, notamment, de la synagogue, une des plus belles du département. Dans la répression qui se déclenche, les dénonciations vont bon train, et 1223 personnes sont incarcérées. Après enquête et jugement, onze furent guillotinées.
En novembre 1794, le représentant en mission Maignet fait arrêter la municipalité Tiran, qui avait soutenu le jacobinisme depuis le début de la Révolution, mais qui relâcha un peu vite quelques fédéralistes, et qui profita des saisies et ventes de biens nationaux pour senrichir6. Cest à LIsle-de-Venise que fut arrêté Jourdan Coupe-Têtes à la même époque.
Les différentes saisies de mobilier religieux permirent la fonte de 82 kg dargent. Une partie des sommes récoltées fut utilisée au creusement dun canal dirrigation à partir de la Sorgue.
En février 1795, une insurrection a lieu. En janvier 1797, le général Tisson préconise la mise en état de siège de la commune, qui est suspendu début mai, avant dêtre rétabli le 26 mai pour quelques semaines. Vu lagitation royaliste, et même linsécurité quelle entretient, des commissions dadministrateurs sont nommés par ladministration départementale, qui ordonne un désarmement général. Ladministration municipale ne parvient pas à retirer leurs armes aux royalistes, la commune est donc à nouveau mise en état de siège le 18 brumaire an V. Linstabilité de la municipalité réduit son rôle à sa plus simple expression : prélever les impôts. En dehors de ça, les routes ne sont plus entretenues, quelques marchés sont organisés.
Période contemporaine
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, les alliés bombardent la ville.
Depuis maintenant près de 40 ans, la brocante a forgé lidentité de la cité lisloise, lui assurant une notoriété internationale. LIsle-sur-la-Sorgue constitue, après Saint-Ouen et Londres, la troisième plate-forme européenne du commerce des antiquités. Au fil du temps, des commerces dantiquités, de décoration, des galeries dart se sont développés et sédentarisés. Ils constituent aujourdhui une activité économique majeure pour la ville qui est passée de 7 000 habitants en 1960 à plus de 18 000 aujourdhui.